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Travailler la honte avec l’art-thérapie et le NeuroAffective Touch (NATouch®)

La tourbillon de la honte

Une approche sensorielle et créative pour réguler le système nerveux et se reconnecter à soi

Introduction

La honte est une émotion puissante et souvent paralysante. En tant qu’art-thérapeute intégrant le NeuroAffective Touch® (NATouch), une méthode de thérapie somatique par le toucher intentionnel, développée par Dr Aline Lapierre, je vous partage ici comment ces approches peuvent permettre de travailler la honte, de réguler le système nerveux, et de renouer avec la sécurité intérieure.


La honte : une blessure corporelle et existentielle

La honte, qu’elle soit individuelle ou collective, touche profondément le corps et l’âme. Elle s’inscrit dans notre système nerveux autonome, influence notre posture, notre énergie vitale, nos pensées et nos comportements.

Transmise parfois de façon transgénérationnelle, elle se manifeste souvent dès la petite enfance, voire in utero, lorsqu’un rejet, un déni ou un traumatisme relationnel survient.


Le système nerveux et la honte : une réponse de figement

Quand la honte est activée, le corps entre en mode de survie. Le système nerveux autonome, en particulier la branche vagale dorsale, peut provoquer une réponse de figement (immobilisation, repli, effondrement). La personne se coupe de ses émotions et de sa capacité à entrer en lien.


L’art-thérapie : une voie douce pour libérer la honte

L’art-thérapie offre un espace sécurisant où la personne peut exprimer ce qui ne peut être dit avec des mots. Par le dessin, la peinture, le modelage ou la musique, le vécu intérieur prend forme, sans jugement.

Je pense à un adolescent de 15 ans portant une honte familiale profonde. Le travail verbal était trop menaçant. Je lui ai donc proposé d’explorer la musique et l’imagerie comme formes symboliques de contact. À travers les vibrations musicales, il s’est reconnecté à son cœur. En s’accordant au rythme qui résonnait avec ses parties blessées, nous avons trouvé un chemin vers son intériorité. Les paroles des chansons ont donné une voix à ce qui était auparavant indicible.

En l’invitant à pratiquer le dessin libre (sa passion) pendant l’écoute musicale, j’ai pu percevoir l’intensité et la profondeur de son mal-être. C’est là que l’art-thérapie agit comme un pont entre le corps, l’émotion et la conscience.


Le NeuroAffective Touch (NATouch) : un soin par le toucher relationnel

Le NeuroAffective Touch est une méthode de thérapie somatique qui utilise le toucher conscient et respectueux pour soutenir la régulation du système nerveux. En tant que thérapeute formée à cette approche, je l’intègre dans mes séances lorsque la personne est prête à entrer dans un contact corporel sécurisant.

Ce toucher relationnel permet de reconnecter les zones du corps figées ou dissociées, souvent touchées par la honte. C’est un dialogue sensoriel, une écoute profonde du corps qui amène la personne à retrouver un sentiment de présence et de dignité.


Honte et fierté : deux pôles d’un même continuum

La honte peut parfois se déguiser en fierté excessive, en perfectionnisme ou en comportements de contrôle. Comprendre cela permet d’accueillir le client avec plus de compassion et de nuance.


Restaurer le lien : la honte se répare dans la relation

La honte est née dans des relations dysfonctionnelles. Elle ne peut pas être effacée, mais elle peut être reconnue, accueillie, et réparée dans une relation thérapeutique stable et sécurisante.

La honte ne peut pas être annulée, mais elle peut être réparée. Et transcendée.

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